« Belle illusion est le retour au pays. On ne revient jamais chez soi, on retourne dans le cercle de son ombre. »
— Abdelkébir Khatibi
Une traversée de 3400 km pour relier l’intime à la carte, le corps à l’horizon.
« Hor-I-zons » est une performance marchée de près de 3400 km, réalisée du 2 mai au 13 août 2019, en partenariat avec l’Institut français de Tunisie. Elle a été pensée comme l’incarnation d’un trait d’union reliant, via l’Italie, mon atelier parisien au Sahel tunisien. En tant que Franco-Tunisien, je porte aussi ce trait d’union. Cette performance est l'expression métaphorique de ce « trait » qui me lie et qui relie...
Muni de mon smartphone, j’ai « déplié » ma ligne d’Hor-I-zons en 104 étapes, jusqu’à ma destination finale. À chaque étape, et à l’aide d’une application boussole en réalité augmentée pointant vers la ville de Sousse, je prenais une photo de l’horizon ciblé. J’envoyais aussitôt l’image à l’Institut français de Tunisie sous forme de carte postale, grâce à une autre application qui assurait quotidiennement l’impression et la distribution des cartes.
En envoyant ces cartes postales d’horizons à l’Institut français de Tunisie, les images ont ainsi été « accueillies » à la fois en France et en Tunisie. Elles ont été exposées au fur et à mesure des envois et disposées sous forme d’une suite d’images, révélant ainsi un « carottage » d’horizons en progression… C’est cette série d’images qui a fini par former ma ligne d’Hor-I-zons.
📘 Le texte intégral est publié dans la revue Chimères.
Ridha Dhib
Pendant la traversée de Hor-I-zons, j’ai tenu un journal vidéo en direct, composé de petites capsules quotidiennes diffusées sur Facebook.
Chaque jour, trois Lives rythmaient la marche : au départ, à mi-parcours, à l’arrivée.
Ces vidéos, brutes et sans montage, capturaient l’instant : pensées passagères, rencontres, douleurs, joies, intuitions, paysages, silences.
Ce journal en direct — sans filtre ni reprise — faisait du Live une performance dans la performance : une parole offerte au fil du chemin, partagée avec celles et ceux qui suivaient à distance.
Ce n’était pas un reportage, mais un espace fragile, poreux, où l’intime entrait en résonance avec le monde.
📁 Les archives complètes de ces Lives sont désormais conservées ici, comme une mémoire mouvante, un carnet de route parlé, filmé, partagé.
Et si marcher devenait une manière d’écrire — non pas sur le monde, mais avec lui ?