🥾 Étape 1 sur 13 | Étapes suivantes ➡️
• Sensation physique dominante : fatigue légère, dos souple, rythme maîtrisé — ☀️/🌥️
• État émotionnel : doux feu intérieur, lucidité tranquille — 🎈/🪨
• Rencontres marquantes : aucune conversation prolongée, mais beaucoup de regards et de signes discrets – notamment une femme saluant depuis une fenêtre, un homme intrigué par le bâton
• Objet(s) collecté(s) : 10 élastiques noirs, un chouchou bleu nuit et un élastique bleu et jaune.
• Scène ou événement inattendu : sur Google Maps, un lieu nommé “Totem de la nature et de la vie” — sur place, une clairière vide, mais un arbre noueux, le Sophora du Japon, semble incarner le totem invisible. Plus tôt, un petit passage végétal, presque isolé, cachait une poubelle sauvage avant le retour au bitume.
• Idée-force issue de la marche : le vrai totem n’est pas indiqué, il est vécu
• Citation intérieure : « J’avance, et ça suffit. »
• Lien au texte de la veille : premier pas comme premier consentement à l’invisible
L’écriture des pas — Paris–Marcigny
31,4 kilomètres, 40 684 pas.
Première faille dans l’asphalte. Premier chant intérieur.
Au départ, la ville familière. Très vite, la marche ouvre des seuils. Un passage étroit, entre herbes folles et chants d’oiseaux, donne l’illusion de l’isolement. Une poubelle surgit au bout, comme un rappel de l’arrière-monde. Plus loin, un point nommé « Totem de la nature et de la vie » sur la carte. J’y vais. Rien. Une clairière. Un arbre penché, peut-être le vrai totem. Sophora du Japon.
Sur la route, je collecte 12 élastiques : 10 noirs en tension, un chouchou bleu nuit comme une pause, et un élastique bleu et jaune, en pensée pour Rania, en hommage à l’Ukraine.
Je ne ressens ni courage, ni effort. Je marche, c’est tout. Comparer n’a pas de sens. Mardin, c’était un continent. Ici, c’est une coulée douce. Une autre langue.
Je croise une rue que j’ai cru lire « rue des chiens ». Mais c’était « rue des chênes ».
Je marche, et je lie.
RD
« Le vrai totem est un arbre penché. »
Cette image a été capturée le 21 avril 2025 à, lors de la traversée d’un sous-bois entre Paris et Évry, pendant la première étape de la performance Paris–Marcigny : L’écriture des pas. Elle montre un instant de pause dans une clairière boisée, où le chemin se divise. Une boussole numérique en réalité augmentée superpose les coordonnées GPS, l’altitude (83 m) et la direction symbolique vers « La Vitrine » à 290,6 km. Cette image a été envoyée à la galerie La Vitrine sous forme de carte postale numérique, inaugurant un dialogue sensible entre marche et adresse artistique.
Photographie prise le matin du 21 avril 2025, quelques minutes avant le départ officiel de la performance Paris–Marcigny. On y voit le sac de marcheur, prêt à partir, posé dans l’atelier de Ridha Dhib. Le bâton de marche est appuyé contre un mobilier d’atelier, et un QR code est accroché au sac, permettant d’accéder à la carte interactive du parcours. Cette image témoigne du point d’origine de la marche, à la fois géographique et symbolique — l’atelier comme lieu de préparation, d’intention et de transition vers l’espace ouvert de la performance.
→ Voir la fiche complète sur Notion