Mesurer l'écart entre le tracé et le marché, le lisible et le visible.
- Tracer sur une carte une « rose des vents » d'un rayon de 3,14 km, dont le centre est le point zéro des routes de France (Paris Notre Dame).
- Marcher en suivant la trace du cercle au plus près.
- Prendre une photo au niveau de chaque point cardinal et collatéral à l'aide d’une application boussole en réalité augmentée pointant vers le Point zéro.
- Soumettre l’empreinte de la marche effectuée (trace GPS) à Google Street View pour lecture.
- Soumettre l’empreinte de la marche effectuée (trace GPS après conversion en fichier texte) à un logiciel de synthèse vocale pour lecture.
- Mesurer l'écart entre le tracé et le marché, le lisible et le visible.
Entre l’« œil » de Google Street View et l’« empreinte » du marcheur il y a un écart. En effet, l'enchaînement des rues parcourues dans Google Street View est « imposé » par la contrainte de la performance. À savoir, suivre le cercle tracé sur la carte au plus près. S'ensuit une étrangeté dans la restitution visuelle du parcours, se traduisant par un réajustement permanent de l’image dû à la vitesse et au rythme du marcheur accentué par les « erreurs » inhérentes à la marche : hésitations, arrêts, demi-tours, bifurcations....
D'autre part, en égrenant toutes les coordonnées géographiques qui composent la distance parcourue, le logiciel de synthèse vocale réactualise et restitue la trace du marcheur à sa manière et à son rythme. C’est cet agencement, - où les « yeux » de Google Street View traduisent la trace du mouvement du marcheur, et la « bouche » du logiciel de synthèse vocale psalmodie les coordonnées géographiques de la marche - qui constitue une hybridité rythmée.
Ridha Dhib, Paris le 11 septembre 2018.