🥾 Étape 1 sur 13 | ⬅️ Étapes précédentes — Étapes suivantes ➡️
Sensation physique : légère fatigue dans les jambes en fin d’étape ☀️ → 🌥️
Climat intérieur : calme tissé de gratitude 🎈 → 🍃
Rencontres : l’épicier de Montbouy qui demande doucement : « Vous avez besoin de quelque chose ? », le patron du café qui partage son Wi-Fi sans façon.
Objets récoltés : aucun élastique, mais du pollen sur le bâton.
Inattendu : détour improvisé pour contourner une zone marécageuse, allongeant l’étape.
Idée-force : Ce n’est pas l’objectif qui fatigue, c’est le refus d’accueillir le détour.
Résonance intérieure : « Je trace sans blesser. Je veille sans haine. »
Écho de la veille : L’art de composer avec l’écart entre le pas et la projection.
L'horizon était dans le brouillard, mais le pas clair. Dès les premières heures, je longeais des champs de colza en fleurs, cette mer jaune qui ondule sans fin, belle mais étrange, saturée de lumière et de questions. Le corps tenait bon. Une marche fluide, malgré les kilomètres qui s’étiraient : prévus 34, réalisés 41. Le détour, causé par une zone marécageuse, m’a appris une fois encore à composer avec l’imprévu. Ce n’est pas le détour qui pèse, c’est la résistance qu’on lui oppose.
J’ai fait halte à Montbouy, petit village avenant, où je fus accueilli par la gentillesse nue. Un épicier attentif, un patron de café qui tisse la parole avec ses clients comme on partage un pain chaud. Ici, l’échange circule doucement, comme un fil invisible entre les êtres.
Tout au long de la journée, une tension fertile s’est rejouée : celle du pas incarné dans l’instant et de l’esprit projeté vers l’arrivée. Avec l’expérience, je l’apprivoise. Marcher, c’est apprendre à tenir ensemble le présent du corps et le désir de l’horizon. Entre les deux : un art. Un souffle. Une ligne.
RD
« Ce n’est pas le détour qui pèse, c’est la résistance. »
Depuis la fenêtre chez Gisèle, à Amilly. Le jour s’éveille à peine, le brouillard enveloppe tout. La boussole en réalité augmentée capte l’orientation du corps dans le monde encore flou. À 6h11, l’étape commence dans le silence. Le réel est voilé, mais le cap est là. Une image liminale, à la frontière entre intérieur et extérieur, veilleuse du passage.
Halte à Montbouy, à 10h30. Une structure métallique, abandonnée mais encore debout, dialogue avec l’éclat des colzas en fleur. Entre ruine industrielle et saturation végétale, une tension silencieuse. La trace du travail et celle de la photosynthèse. Le lieu dit tout sans dire. Une station dans l’énigme du paysage.
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