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Sensation physique : douleur au dos, marche un peu laborieuse par moments.
Climat intérieur : Des sentiments mêlés et indéfinis.
Rencontres :
Rencontre conviviale avec un couple lors du déjeuner au Café Saint-Hilaire.
Patron du café très agréable, échange chaleureux.
Objets récoltés :
Pas de collecte matérielle aujourd'hui ;
Rencontre symbolique avec la "trace effacée" (Strava muet).
Inattendu :
Découverte que l’application Strava n’avait pas enregistré la marche, malgré l'intention initiale.
Capture d'écran récupérée via Google Maps pour témoigner malgré tout du chemin.
Idée-force :
La marche existe même quand la trace se dissout.
Résonance intérieure : « La trace oubliée n'efface pas le pas. »
Écho de la veille : ➔ Hier déjà, la marche parlait de "l'ouverture dans l'âme" ; aujourd'hui, c'est l'acceptation du non-saisi qui prolonge ce mouvement intérieur.
Aujourd'hui, la marche s’est déployée dans la lumière douce de la Bourgogne. Une petite étape de 21 kilomètres, paisible en apparence, mais tissée d’une résistance intérieure discrète.
Dès les premiers pas, une douleur au dos, légère mais continue, s’est invitée dans le corps, du côté droit. Rien de violent, mais une tension persistante, comme un fil tendu à l’intérieur du chemin. Cette pointe discrète a donné à la marche un poids nouveau, une densité que le regard ne devinait pas dans l'étendue bucolique des champs de colza et de blé encore tendre.
Sur les bords du chemin, les chants invisibles des oiseaux accompagnaient le pas. Aucun d’eux ne se montrait. Leur monde vibrant demeurait enfoui sous la chair verte du colza. Il fallait marcher en écoutant l’invisible, accepter que la présence ne soit pas toujours tangible.
À Saint-Hilaire, dans un petit café du même nom, une halte bienveillante est venue alléger la route : un repas simple, un patron chaleureux, quelques mots échangés avec un couple voisin. Une parenthèse d’humanité partagée dans l'effacement du chemin.
C’est en voulant montrer la trace de la marche que je me suis aperçu de son absence : l’application Strava était restée silencieuse. Aucun enregistrement. Aucune carte. Le chemin numérique s'était dissous quelque part entre le départ et l’arrivée, comme si la marche avait préféré rester hors archive.
Faute de mieux, j’ai capturé l’itinéraire sur Google Maps, sans précision, sans mémoire exacte. Mais cette absence a révélé une évidence : le pas existe, même sans sa trace. Marcher n'est pas prouver. Marcher, c’est consentir à ce que le réel échappe.
Aujourd'hui, j'ai marché au bord du visible et de l'effacé, portant sur le dos une fine tension et dans le cœur une trace invisible plus forte que toutes les cartes.
RD
« La trace oubliée n'efface pas le pas. »
Photographie prise le 28 avril 2025 à Suilly-la-Tour, quelques centaines de mètres après le départ de l’étape vers La Charité-sur-Loire. Image capturée à 07h27 du matin, par 47°20'15"N – 3°03'38"E, à une altitude de 173 mètres, orientation 155° Sud-Est.
Trace de l’étape 8 du 28 avril 2025, entre Suilly-la-Tour et La Charité-sur-Loire, capturée via Google Maps.
Cette trace a été récupérée par défaut, en l'absence d'enregistrement sur Strava. Distance estimée parcourue : environ 21 km en 6 heures, à travers les paysages vallonnés et agricoles de la Nièvre (Bourgogne-Franche-Comté).
Photographie prise le 28 avril 2025 à proximité de Varennes-lès-Narcy, aux alentours de 12h02, peu avant l’arrivée à La Charité-sur-Loire.
Après plusieurs heures de marche, une pause a été faite pour soulager une douleur dorsale persistante.
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