🥾 Étape 2 sur 13 | ⬅️ Étapes précédentes — Étapes suivantes ➡️
Sensation physique dominante :
Fatigue douce en fin d’étape, mais globalement bonne souplesse et disponibilité corporelle.
☀️☀️🌥️ — corps en veille active, sans tension majeure.
État émotionnel :
Sérénité fluide, petites pointes de nostalgie éveillée par les odeurs, état contemplatif renforcé par les scènes croisées.
🎈🎈🪁 — énergie douce, attention accordée au subtil.
Rencontres marquantes :
– Deux femmes à Soisy-sur-École, curieuses et bienveillantes.
– Un homme à Cély-en-Bière, soufflant les pétales tombés d’un cerisier avec sa fille qui balayait.
– Un peloton de cyclistes qui s’écarte légèrement à mon passage.
– Un échange chaleureux avec mon hôte Ana Bela à l’arrivée.
Objet(s) ou artefact(s) collecté(s) :
– Cinq élastique, trois noirs, un bleu, un blanc, ajoutés au Cueilleur d’inframince.
– Une odeur surgie : la bsissa, céréales grillées, souvenir d’enfance en Tunisie.
– Une trace mentale : l’odeur du colza, captée pour la première fois — huileuse, un peu rance, cuirée.
Scène ou événement inattendu :
– Le souffle du ventilateur dispersant les pétales de cerisier sur le bord de route.
– La superposition d’odeurs dans un champ : mémoire corporelle déclenchée par le vivant.
Idée-force : Les odeurs reviennent comme des mondes enfouis.
Résonance intérieure : « Cette année, le colza a une odeur. Un peu d’huile, un peu d’oubli. »
Écho de la veille : Après le souffle de départ, cette étape ancre le corps dans la mémoire sensorielle, tisse un lien entre paysage et souvenir charnel.
Je pars avec le jour, depuis le parc du Château du Beauvoir. Le soleil se lève lentement derrière les arbres, la lumière glisse sur l’herbe encore mouillée. Dès les premiers pas, une clarté douce s’installe : celle d’une marche disponible.
Le long des champs de colza, pour la première fois, je capte son odeur. Huileuse, presque rance, avec une note de cuir. Une odeur que je n’avais jamais perçue auparavant — comme si la marche affinait mon écoute, cette année plus que les autres. Un peu plus loin, une autre odeur me frappe, au détour d’une haie : celle de la bsissa. Je me revois enfant, en Tunisie, dans ce moulin où l’on broyait le blé grillé. Ce souvenir est revenu sans prévenir, porté par l’air.
À Soisy-sur-École, je m’arrête devant l’église. Je mange mon sandwich. Deux femmes m’abordent, souriantes. Elles me demandent d’où je viens, où je vais. L’échange est bref, mais juste. Plein d’humanité.
Puis, à Cély-en-Bière, un homme souffle doucement les pétales d’un cerisier. Sa petite fille balaie à ses côtés. La scène m’arrête, je la filme au ralenti. Deux gestes simples, presque chorégraphiques.
En marchant, les signes ne se cherchent pas. Ils surgissent. Une odeur. Un souffle. Une attention. Et je les laisse entrer.
RD
« Ce que je sens me revient en silence. »
Prise à 13h25 le même jour.
Le Cueilleur d’inframince est planté au bord d’un champ de colza, sous un ciel lourd.
La boussole en RA pointe, elle aussi, vers La Vitrine à Marcigny – cap constant de la marche.
Ce moment a été choisi comme carte postale du jour, envoyée à Eva et Serge.
Entre odeur de bsissa, fatigue douce et beauté grasse du colza, l’image condense une tension : celle du chemin encore à venir.
Photographie prise le mardi 22 avril 2025 à 06h57, juste avant le départ de l’étape 2.
La boussole en réalité augmentée capte l’instant où le soleil se lève sur le parc du Château du Beauvoir.
La direction indiquée par la boussole pointe vers Marcigny, et plus précisément vers la Galerie La Vitrine, destination finale de la performance Paris–Marcigny : l’écriture des pas.
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