Quand la vague explose » est une origine : Sousse, 7 novembre 2003. Une courte séquence au bord de l’eau devient matrice : marcher, tracer, faire rhizome. Ici, l’instant touche un seuil et se disperse
La vague circule désormais dans le corps
Vingt-deux ans après Sousse, la vague continue de battre — mais autrement.
Elle ne se brise plus seulement sur le rivage : elle circule dans le corps, dans la donnée, dans les réseaux, dans le souffle même des machines.
Ce mouvement premier – marcher, tracer, faire rhizome – s’est métamorphosé en Cardio-Cartographie, une onde où chaque battement devient ligne.
Aujourd’hui, mes marches dialoguent avec des intelligences artificielles : elles prolongent la même intuition de 2003, celle d’une matière vivante et pensante qui se tisse entre l’humain et le numérique.
Ce qui explosait hier en écume devient aujourd’hui vibration partagée — une mer intérieure qui ne cesse de se reformer.
« Quand la vague explose » n’était pas une fin, mais un commencement.
L’écume s’est transformée en racine, en ligne, en lien.
De cette dispersion première est né le processus du Rhizome : un mode d’être et de créer où chaque geste appelle un autre, où l’énergie d’un lieu se prolonge dans d’autres espaces, d’autres temps, d’autres corps.
La vague devient racine horizontale : elle relie sans hiérarchie, elle propage la présence plutôt qu’elle ne la fixe.
C’est ainsi qu’en marchant, en dialoguant avec les intelligences, je continue d’habiter cette explosion — mais en réseau.
Charbon et acrylique au sol, env. 300 × 200 cm, 2003. Masse animale, collective, contenue au seuil. Le noir y respire comme un cœur groupal prêt à éclater — première tension avant la vague.
Charbon, acrylique et toiles au sol, env. 250 × 200 cm, 2002. Effondrement et remontée. La lave de la mémoire affleure, figée dans sa propre ébullition.
Charbon et acrylique sur toile, 2003. Ce qui reste quand la vague s’est retirée : la cicatrice, le silence humide, la trace déjà en train de sécher.
Charbon, acrylique et toiles au sol, env. 150 × 200 cm, 2003. La matière circule, se lie et se délie. Première esquisse d’un réseau organique — prémices du rhizome.
Charbon et acrylique sur toile, env. 150 × 200 cm, 2003. Trois pulsations d’un même mouvement intérieur : une respiration picturale avant le passage au numérique.
Charbon et acrylique sur toiles, env. 400 × 300 cm, 2003. Le plan s’ouvre, les lignes s’évadent. Le tableau devient terrain ; le terrain devient passage.