Aérolignes

Performance gestuelle dans le cadre du festival « OOHLAL'ART », juillet 2016, Mirmande.

Équipé d’un pistolet à colle, en guise de pinceau, je dessine dans le vide, avec une matière transparente. J’inscris verticalement dans le territoire des pièges à lumière, des lignes fragiles et frémissantes, traces de gestes libérés. Par le geste, je fouette le vide, alors, des éclats de mouvements prennent corps : vitesses et inflexions font la trame. Je fais émerger une fossilisation de gestes, matière miroitante et flottante, une signature dans le vide.


S'ensuit, une clairière de lignes légères, une texture fragile et résistante à la fois. Elle est également constituée de plein et de vide : 10 g de matière/m3. Une des propriétés de cette texture est sa capacité à emprisonner du vide tout en piégeant la lumière. Visible et discrète à la fois, elle occupe l'espace sans l'obstruer. Il y a une interpénétration qui génère une discrète résonance entre cette texture volumique et les lieux investis.

À travers cette action, je voudrais questionner les potentialités du geste et de sa trace à faire territoire. Le geste comme éclat de mouvement, générateur de formes et de textures, dans le territoire. Aussi, je voudrais faire émerger des zones temporaires d’indiscernabilités, plein/vide, dedans/dehors, voilé/dévoilé, corps/cosmos etc. Ciseler une parure de vide et de lumière, pour et dans les territoires. 

Ridha Dhib, Mirmande, juillet 2016.