Cette boule de matière est le vestige tangible d’une performance in situ, menée en 2014 devant le Louvre. Elle incarne une trace gestuelle, une forme-artefact, prélevée à même l’espace urbain. Mais cette trace physique est augmentée d’une mémoire numérique : un code QR associé vient prolonger l’événement dans un autre régime d’existence.
Le QR code contient l’adresse d’une archive numérique de l’action, créant un pont entre deux formes de mémoire :
d’un côté, la matière palpable, pesable, inscrite dans le réel ;
de l’autre, la trace immatérielle, duplicable, volatile mais persistante.
Cet agencement dual produit ce que j’appelle une mémoire hétérogène de l’événement : une archive hybride, éclatée dans l’espace et le temps, oscillant entre présence et rémanence.
Ainsi, cette relique performative devient l’indice archéologique d’un geste passé, mais aussi l’émetteur actif d’un futur mémoire.
Elle archive l’instant dans la matière et projette sa continuité dans le réseau.
D’une certaine manière, elle incarne cette formule :
« Ce qui a eu lieu persiste, mais déplacé. »
📎 Archives d’un futur antérieur : une archive qui arrive avant son activation, une mémoire qui **attend son recontact.
Ridha DHIB