Quand je me suis réveillé ce matin à Saint-Augustin, j’ai immédiatement ressenti la sérénité du lieu. Les oiseaux chantaient dès l’aube, offrant un accueil matinal plein de douceur. Malgré cette atmosphère apaisante, je suis parti tard, presque à dix heures. J’avais décidé de prendre mon temps pour cette étape plus courte, d’environ vingt kilomètres, et de m’accorder un moment pour inscrire un nouveau passage de la Convention de Genève, comme je m’étais engagé à le faire au fil de ma marche.
Avant de quitter Saint-Augustin, j’ai eu la chance de passer la nuit dans une maison d’hôtes tenue par un couple venu de la région parisienne. Leur accueil chaleureux m’a permis de récupérer pleinement de la veille : j’ai dormi dans un lit « royal », et au petit matin, le chant de nombreuses variétés d’oiseaux dans le jardin m’a enveloppé d’ondes positives. Au moment de partir, Julien, l’un des hôtes nettoyait la terrasse au Kärcher. Voyant mes chaussures couvertes de boue – souvenirs d’un chemin particulièrement gadouilleux la veille – il a spontanément proposé de les rincer. Un geste simple mais d’une grande délicatesse, qui donne tout son sens à cette hospitalité rencontrée sur la route.
Le départ tardif m’a permis de profiter pleinement des paysages environnants. Officiellement, je suis encore en Île-de-France, mais j’ai l’impression d’être déjà ailleurs. Les champs, les forêts et les petits villages que je traverse n’évoquent plus vraiment l’image traditionnelle qu’on se fait de la région parisienne. Dans un café-épicerie où je me suis arrêté, j’ai perçu ce changement de décor : on est loin du tumulte urbain, et l’on sent bien que la vie y suit un autre rythme. Les conversations avec les habitants confirment ce sentiment d’être « déjà hors Île-de-France ».
Tout au long de la journée, j’ai marché en prenant mon temps, écoutant parfois un peu de musique pour m’accompagner. Je me suis surpris à ressentir des élans de joie en découvrant certains morceaux qui résonnaient avec l’environnement : un simple tas de bois coupé ou la ligne d’horizon d’un champ suffisaient à me remplir d’émotions positives. Cette courte étape faisait presque office de « relâche » avant d’attaquer la longue marche du lendemain, qui m’attend avec plus de quarante kilomètres à parcourir.
En fin d’après-midi, j’ai rejoint Leudon-en-Brie pour être accueilli par Perrine et son compagnon. J’avais encore un peu de temps devant moi et j’en ai profité pour avancer dans mon carnet de notes, préparer la suite du parcours et répondre à quelques messages.
Sur cette image prise en fin d’étape, on aperçoit Perrine Smadja et Frédéric Richard, souriants et accompagnés de leurs deux enfants. Frédéric tient leur chien dans ses bras, tandis que le reste de la famille se rassemble autour de lui. Une application de réalité augmentée superpose différentes indications sur la photo, notamment une boussole pointant vers la prochaine destination : la ville de Mardin. Cette photographie illustre l’accueil généreux que j’ai reçu lors de l’étape N° 3 entre Saint-Augustin et Leudon-en-Brie.
Troisième passage en braille de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés à Leudon-en-Brie devant l'église.. Est écrit : «…1951 Préambule Les Hautes Parties contractantes, Considérant que la Charte des Nations Unies et la déclaration universelle des… »
Cette troisième étape, malgré sa relative brièveté, n’en fut pas moins riche en rencontres et en paysages. Les souvenirs de mon départ tardif, de la bienveillance des hôtes, du chant des oiseaux et des champs verdoyants me resteront longtemps en mémoire. J’appréhende avec un mélange d’excitation et de respect la prochaine journée, qui s’annonce plus exigeante. Mais je me sens déjà rechargé par la chaleur humaine et la quiétude des lieux traversés. Demain, je repartirai à l’aube, prêt à relever ce nouveau défi qui me rapprochera encore un peu plus de Mardin.
RD