Ex-tracés
Performance marchée de Ridha DHIB : 5232 km sur les traces des réfugiés...
15 mars - 26 août 2022
15 mars - 26 août 2022
Le mercredi 16 mars 2022, j'ai quitté Lagny-sur-Marne pour rejoindre Saint Augustin, parcourant une distance de 32,8 km en 6 heures et 42 minutes.
À Saint-Augustin, j’ai été accueilli avec une grande générosité par Séverine et Julien, mes hôtes de La Maison dans la Brie. Leur gîte, véritable havre de paix, m’a offert une nuit de repos exceptionnellement réparatrice dans un lit que je ne peux qualifier que de « royal ».
À mon arrivée, Julien a eu la délicatesse de nettoyer mes chaussures boueuses avec un Kärcher, un geste attentionné qui illustre parfaitement la chaleur de leur accueil. Après une marche de près de 7 heures, dans une atmosphère chargée d’énergies apaisantes, cet accueil bienveillant a été une véritable récompense.
Deuxième passage en braille de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés à Saint-Augustin, La Maison dans la Brie. Est écrit : « …de plénipotentiaires des Nations unies sur le statut des réfugiés et des apatrides, qui s'est tenue à Genève du 2 au 25 juillet… »
En quittant Lagny-sur-Marne, j’ai ressenti une transition nette entre l’atmosphère urbaine de l’Île-de-France et les territoires ruraux environnants, bien que techniquement toujours en Île-de-France. Les signes et les codes changent : les commerces de proximité se mêlent dans une harmonie composite, où bars-tabacs, épiceries et autres lieux de vie cohabitent. Dans ce paysage rural, les interactions humaines sont empreintes de simplicité et d’authenticité.
La marche me plonge toujours dans une observation minutieuse des détails. J’ai remarqué les nuances de vert dans la végétation, les genêts en fleur, et les textures du bois coupé le long des chemins. Ces paysages m’offrent une expérience cosmique, où chaque élément semble vibrer avec mes pas.
Je médite également sur la temporalité des lieux. Les paysages verdoyants et humides que je traverse aujourd’hui deviendront, dans quelques mois, des étendues poussiéreuses sous le soleil d’été. Cette impermanence nourrit ma réflexion sur la continuité et les cycles de la nature.
En soirée, je serai accueilli par Perrine et son compagnon, qui ont répondu à mon appel via un groupe Facebook dédié à cette performance. Ces rencontres humaines, spontanées et bienveillantes, ajoutent une dimension essentielle à mon parcours.
Je me suis interrogé sur le nom à attribuer à mon bâton, un compagnon fidèle tout au long de cette marche. Cet objet, bien plus qu’un outil, porte en lui une symbolique forte, liant ma pratique corporelle et spirituelle.
La musique, aussi, joue un rôle crucial dans mon cheminement. Elle m’accompagne comme une énergie invisible, capable de transformer les moments de fatigue en véritables élans de joie. Un chant peut suffire à éveiller un sentiment d’amour pour le monde, même pour des détails aussi simples qu’un tas de bois au bord du chemin.
Cette étape, bien que courte, a été riche en contemplation et en introspection. La marche est pour moi une méditation en mouvement, où les paysages traversés, les rencontres humaines et les réflexions personnelles se mêlent pour nourrir mon esprit.
RD