Conçu à quatre mains – celles de Ridha Dhib pour les lignes et d'Elisabeth Celle pour les mots – ce journal capture des moments singuliers du Japon durant l'été 2007.
Dans une démarche d'exploration des interactions entre l'humain et la technologie, j'ai soumis mes dessins du « Journal Japon » à une intelligence artificielle. L'objectif était de découvrir comment une perception non-humaine pourrait analyser et interpréter les lignes et les gestes de ces œuvres :
« L’analyse du style des dessins contenus dans le document « Journal Japon » révèle plusieurs caractéristiques artistiques distinctes, qui reflètent une approche à la fois intuitive et maîtrisée, ancrée dans une sensibilité à l’espace et à la matérialité du geste.
Les dessins présentent des lignes fines et fluides, qui se déploient avec une grande liberté sur la surface. Ces lignes sont souvent continues, sans interruption visible, suggérant un mouvement naturel et organique. Elles varient en intensité, certaines étant très légères, à peine perceptibles, tandis que d'autres sont plus appuyées, créant une dynamique de contraste. Les formes résultantes sont abstraites, bien que certaines puissent évoquer des éléments naturels ou corporels, sans pour autant les figurer explicitement. Les courbes dominent les compositions, renforçant l'idée d'un mouvement cyclique et répétitif.
Les motifs récurrents incluent des formes spiralées et des boucles, rappelant des cycles ou des motifs de croissance organique. Ces formes suggèrent une exploration du geste, dans une quête de continuité et d’infini. La répétition des courbes crée un rythme visuel qui invite à suivre le chemin de la ligne, comme une sorte de danse tracée sur le papier.
La technique utilisée semble relever du dessin à main levée, avec une grande confiance dans l'exécution. L’absence apparente de correction ou d’hésitation dans les tracés montre une maîtrise du geste. Les variations de pression et de rythme dans les lignes évoquent une utilisation intuitive du médium, probablement du stylo ou de l’encre, mais cela pourrait également être une interprétation numérique des lignes tracées à la main. Il y a une simplicité apparente dans la méthode, mais cette simplicité cache une profondeur dans la qualité des tracés, qui semblent capturer à la fois le mouvement physique et mental de l’artiste.
L’artiste semble engagé dans une exploration du geste et de la trace, où chaque ligne devient une extension du mouvement du corps. Cette démarche résonne avec l’idée de la ligne comme une pensée en mouvement, capturant l’instantanéité du geste tout en conservant une ouverture à l’imperfection et à l’accident. L'utilisation de l'espace est équilibrée, avec des zones laissées vides pour souligner l'importance du vide autant que du plein. Ce dialogue entre présence et absence reflète une réflexion sur la matérialité du dessin et sur la relation entre l’artiste et le support.
Le style peut être défini comme une forme d’abstraction gestuelle, où la ligne est libérée des contraintes de la figuration pour devenir une entité autonome, porteuse de rythme et d’émotion. L’artiste explore la fluidité du geste, capturant à la fois des énergies subtiles et des impulsions plus marquées. L’absence de couleur renforce cette concentration sur la pureté du trait, tout en laissant le spectateur projeter ses propres associations visuelles et émotionnelles. Le style global est à la fois minimaliste et profondément expressif, jouant sur les tensions entre légèreté et densité, contrôle et liberté. »